De la terre à l'oeuvre
La technique ancestrale du Raku est exportée et détournée dès la moitié du XXeme siècle pour créer des œuvres sculpturales.
Simplicité et acceptation des aléas... l'esprit demeure et vivifie la création.
Eau, terre, feu, air. Les 4 éléments combinés ouvrent un infini de possibles.
L'eau, à l'origine de toute Vie.
Sans elle rien ne serait puisqu'elle confère à la terre sa plasticité essentielle. Invisible et indispensable, elle révèle la malléabilité de la boue primordiale.
Toute de mémoire, ferment de vie tout autant que réceptacle des émotions les plus complexes.
Eau indispensable et si prompte à s'affranchir.
Féminine, généreuse, elle accueille et insuffle vie et énergie.


La terre
Loin d'une matière inerte et monolithique, la terre est multiple, creuset de promesses.
Elle est avant tout minérale. Débris de roches et poussière d'étoiles...
Pulvérisée, atomisée, mêlée... elle fusionne avec toutes les scories organiques lâchées par les végétaux qui colonisent sa surface. Elle vibre aussi des matières animales qui animent sa structure.
Mes décors peints ou apposés exaltent toute cette vie foisonnante.
La mise en tension entre cette minéralité révélée et la délicatesse des décors floraux ou animalier instaure un dialogue fertile.
La terre brute magnifiée par la forme se plie, se ploie, s'alanguit, s'offre.


Le feu
Le feu est l'élément révélateur de ce dialogue fructueux. J'en pousse les incidences au plus près des expressions possibles.
Comme à l'origine de l'art du raku, j'en exprime les possibles, tels qu'ils se livrent.
Parfois même jusqu'au point de rupture qui fera d'une terre simplement assoiffée, prête à redonner vie, un espace de désert ou chaque grain de roche marque dans son étrange fixité un devenir figé dans une immuabilité intemporelle.
Les craquelures, les tâches, les manques et les retraits, caractéristiques essentielles du Raku, viennent révéler ce travail.
L'air
L'air se révèle dans son mouvement ultime. En cherchant à s'émanciper de la terre en feu, il crée les infimes dépressions qui altèrent la surface lisse et brillante de l'émail. Le grain travaillé de la terre libère ainsi les bulles aléatoires qui viendront animer les surfaces d'un réseau de nœuds comme autant de points de jonction des craquelures.
